Pierre Dupuis
Série : Les Militants / Les Militantes |
Pierre Dupuis est l’incarnation même du syndicaliste efficace et conventionnel, vocation qu’il a assumée avec méthode et professionnalisme tout au long de sa carrière au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et à la FTQ. Non pas qu’il ait été à l’opposé de ces chefs syndicaux panachés et belligérants. Car des batailles, il en a livrées, et pas les moindres. C’est que Pierre Dupuis a été en phase avec le vrai syndicalisme non mythique, celui du quotidien, des négos, des clauses, des fonds de retraite, de la recherche, des contre-expertises, des projections économistes, de la formation, de la vigilance en santé sécurité et tutti quanti. Ce qui découlait, bien sûr, de sa solide formation aux HEC de l’Université de Montréal.
S’il a été médiatisé comme directeur québécois du SCFP et VP de la FTQ, il s’est d’abord fait remarquer comme formateur. Il a en effet relancé le service de formation au SCFP, puis dirigé celui de la FTQ. En ce sens, il a étroitement collaboré au développement d’une approche et d’une méthode auxquelles on réfère parfois sous le vocable de « pédagogie solidaire ». Sous peu, nous mettrons en ligne une entrevue avec Johanne Deschamps, sa collègue formatrice, qui nous en présentera l’essentiel.
Pierre Dupuis, un leader syndical démocratique qui, en optant pour une retraite bien méritée, a laissé derrière lui, de bien bons souvenirs. Bon visionnement !
Compléments à l’émission, cliquez sur la vignette.
Syndicaliste démocrate / Leader humaniste
Le travail constant, la persévérance et l’ouverture aux autres, voilà des valeurs caractérisant Pierre Dupuis. Élevé dans une famille modeste qui valorisait les études, il a vite compris que, pour les poursuivre, il fallait beaucoup travailler. Élève appliqué, il consacrait une bonne partie de ses loisirs à livrer les journaux et les commandes de pharmacie, avant de devenir préposé aux bénéficiaires pendant ses études collégiales et universitaires.
Diplômé des HEC, ce n’est pas vers les affaires qu’il se tourne, mais vers le syndicalisme. En 1973, il est embauché au Syndicat canadien de la fonction publique. Il y est d’abord conseiller en milieu universitaire, où il est l’un des initiateurs de la négociation sectorielle. Il y développera une aptitude particulière à rassembler, favorisant les échanges et la concertation entre groupes distincts.
Cette aptitude le servira dans ses différents mandats, en santé et sécurité et en formation syndicale, tant au SCFP qu’à la FTQ. Il en sera ainsi quand il accédera à la direction québécoise du SCFP. Il se définira alors davantage comme chef d’équipe que comme patron. Également VP de la FTQ, il participera à de grandes mobilisations et il s’impliquera dans des conflits majeurs comme la grève chez Vidéotron en 2002.
Commentez cet article