Bernard de Maniwaki : La quête d’un chef
Série : Émission spéciale |
Drôle de loustic, ce Bernard L’Heureux. Être d’une grande sensibilité pour qui la poésie est plus qu’un passe-temps, mais un mode d’expression, il a passé sa vie à courir les bois et à se promener de cuisines en cuisines. Au passage, il s’est retrouvé syndiqué et, après quelques faits d’armes généralement hauts en couleur, président d’une section locale du Syndicat des Métallos.
On peut présumer que dans sa vie, Bernard l’Heureux a eu droit à des épithètes comme hyperactif, touche à tout, insatiable, baroudeur, instable, artiste et, probablement, flyé. Chef cuisinier de talent, il a oeuvré aussi bien dans de grandes cuisines que dans de modestes chantiers. Pour tout dire, il en aurait connu au moins une centaine. S’il a été sous-chef au Château Frontenac ou pâtissier chez Kerhulu, il a passé l’essentiel de sa carrière à la Baie James, cela, dans un contexte d’incessant papillonnage nord-sud.
Paradoxe, quand on lui parle de sa vie, cet écrivain, poète, sculpteur et peintre aux points de vue progressistes, semble préférer mettre de l’avant ses prouesses de pêcheur et de chasseur. Faut le voir à l’oeuvre dans le film de Pierre Perrault, La bête lumineuse.
Un pied dans la nature, un autre près d’un fourneau, un doigt sur un crayon, un autre sur une gâchette, Bernard L’heureux a fait sa vie un jour à la fois sans vraiment planifier, à travers joies et malheurs, se fiant à son flair de bon vivant et à ses principes de justice sociale.
Bon visionnement !
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