Solidarité amiante 1949
Série : Récits de solidarité |
L’histoire du Québec est parsemée de récits de solidarité, certains décoiffants, d’autres émouvants, celui-ci amusant, celui-là tristounet. Reste que dans cette pile pour le moins mobilisatrice, le rappel des gestes de solidarité ayant entourés la grève de l’amiante de 1949 (à Asbestos, aujourd’hui Val-des-Sources, et à Thetford Mines), en est un d’exemplarité. Si on se fait aller la calculette pour convertir le dollar de 1949 en celui de 2022, on approche du 6 millions ! Des dons de 6 millions pour 4 mois de grève ! Remarquable, rarissime !
L’aide est parvenue par monts et par vaux, en camion, en auto. Ce fut l’argent du pauvre monde, celui des familles ouvrières, celui des syndicats, celui d’un goupillon courroucé. Des sous et du pain, le coeur sur la main !
De partout au Québec (ou presque), les gens ont ainsi voulu dire au premier ministre Duplessis et à ses « patroneux », de mettre fin à son administration bananière. Aujourd’hui, les chercheurs sont nombreux à situer cet élan de solidarité dans les débuts de la Révolution tranquille, quelque part entre les réformes d’Adélard Godbout (de 1939 à 1944) et celles de Jean Lesage (à partir de 1960). Effectivement ! Manifester son désaccord à l’endroit d’une autorité conservatrice, catholique, nationaleuse, passéiste et bardée de « grosses polices » est une attitude contraire à l’habituelle soumission, celle des « Tits-Clins nés pour un p’tit pain ».
Poussés par le vent de la solidarité, celle des grands jours, celle des dates dans les manuels d’histoire, tous ces gens de 1949 ont voulu simplement dire, possiblement avec gaucherie, mais surtout avec courage, espoir et fierté, que désormais, les relations de travail se feraient à la moderne. Et ce fut le cas. Faut-il rappeler qu’à peine vingt ans plus tard, on assistait au début d’une décennie de grands gains syndicaux partout au Québec.
Histoire costaude que celle-là ! Bon visionnement.
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