Roger Genest
Série : Les Militantes / Les Militants |
L’amiante, c’était bon pour l’économie. La demande était importante. De petites villes en dépendaient. Et, les salaires n’y étaient pas si mauvais, en tout cas, vers la fin. Mais une méga-découverte vint tout bousiller. Lors de la grève de 1975, une mobilisation plus importante que celle de 1949, un chercheur new-yorkais, le docteur Irving Selikoff, vint fournir la preuve hors de tout doute que l’amiante tuait. Elle frappait sans retour la plupart de ceux qui en respiraient régulièrement la poussière. Un mot terrible apparut: « amiantose » (ou, en anglais, « asbestose »).
Des années plus tard, Roger Genest se souvient de tout. Perceur de cheminée à la mine Bell de Thetford Mines, il était devenu président de son syndicat Métallos en 1975. Non seulement il a vécu la déconfiture industrielle qui suivit la lente mise au ban de l’amiante, mais il est devenu formateur en santé-sécurité et propagandiste du nouveau droit de refus légalisé par le gouvernement Lévesque. Bienvenue à ce récit unique, ou plutôt, bienvenue à ce «Mine d’amiante 101» !
Compléments à l’émission
Mineur militant et combatif, formateur généreux et inspirant
Né et élevé dans l’indigence en milieu rural, Roger Genest n’a que 15 ans lorsqu’il devient soutien de famille, au décès de son père. Devenu mineur de l’amiante à Thetford Mines, il participe au renforcement de son syndicat en militant pour l’adhésion au Syndicat des Métallos. Sa connaissance technique du milieu minier, son engagement et sa détermination convainquent bientôt ses camarades de travail d’en faire leur leader.
C’est à ce titre qu’il s’impliquera dans la négociation et la grève intersyndicale historique de l’industrie de l’amiante en 1975. Cette grève a permis des avancées majeures, tant sur le plan des conditions économiques des mineurs que sur la protection de leur santé et de leur sécurité au travail.
La santé et la sécurité au travail, Roger Genest l’a défendue avec vigueur dans les profondeurs de la mine. Il en a ensuite fait la promotion partout au Québec, à titre de formateur à la FTQ.
Il a ainsi transmis à des milliers de travailleurs et travailleuses toute l’énergie qu’il mettait à combattre l’injustice et à exiger des conditions de travail salubres et sécuritaires. Tous et toutes appréciaient en lui le pédagogue compétent, généreux de son temps, mais surtout le militant dont la combativité était une source d’inspiration.
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