Guy Cousineau
Série : Les Militants / Les Militantes |
L’histoire des Cousineau de la rue De Normanville est un peu celle du quartier Villeray de Montréal. Des voisins fraternisent, les uns de souche passablement irlandaise, les Dunberry, les autres de lignée française, les Cousineau. On partage biens et services, on s’échange voeux et promesses. On apprend sur le tas l’essentielle solidarité et ses modalités militantes. À l’époque, on utilise plutôt les termes « bénévolat » et « entraide ». On joue au baseball coin Villeray et Christophe-Colomb, pas trop loin du Patro. On magasine sur Saint-Hubert, mais on est d’avis partagé quant à l’apparition traumatisante du Métropolitain.
On fonde famille sans s’expatrier de la « Petite Patrie », loin de la rue De Normanville. C’est le cas de Mario Cousineau et de sa belle Colombe Dunberry qui vont continuer l’oeuvre de vie, générant sur place un essaim de petits Cousineau, tous bien au fait des besoins de la communauté.
Guy, lui, va se faire syndicaliste. Sa formation technique l’amène à l’usine de filtration Atwater où on est syndiqué chez les cols-bleus de Montréal (la fameuse section locale 301 du Syndicat canadien de la fonction publique, le SCFP). Malgré le calme syndical de l’endroit, calme en porte-à-faux avec la turbulence remarquée ailleurs, p.ex. à la voirie municipale, notre homme s’implique, conscient d’un devoir à accomplir. Il gravit les échelons. Il découvre le Conseil du travail de Montréal (CTM), le plus important au Québec, où il entreprend de militer, notamment dans un projet unique de « formation des formateurs ». Bientôt, il y est élu secrétaire général, ce qui lui vaut un poste de vice-président à la FTQ.
Bref, pendant presque deux décennies, Guy Cousineau, grand formateur de formateurs, sera Monsieur CTM. Après, il sera de l’expérience du Conseil régional de développement de l’Île de Montréal, une structure aux objectifs complémentaires à ceux du CTM.
C’est tout cela, et un peu plus, qu’il raconte à André Leclerc, lequel, comme on sait, a été dans une autre vie employé à la FTQ.
Bon visionnement.
Guy Cousineau, secrétaire général du CTM et vice-président de la FTQ
(Texte de narration dans la vidéo)
Jeune adulte, Guy Cousineau devient employé de la ville de Montréal. Il rejoint alors les rangs du Syndicat des cols bleus et y milite notamment au comité d’éducation et d’action politique. Or, avec d’autres, il représente son syndicat au sein du Conseil du travail de Montréal, l’instance régionale de la FTQ qui, à l’époque, est impliqué dans une réforme de la formation syndicale.
De plus, en conformité avec la tradition sociale du Conseil, il collabore à la mise sur pied du Rassemblement des citoyens de Montréal, un parti politique municipal qui prendra le pouvoir en 1986. Guy Cousineau assume de plus en plus de responsabilités au Conseil. Il y est élu vice-président en 1977 et secrétaire général de 1981 à 1995, ce qui en fait le dirigeant y ayant assumé le plus long mandat.
Précisons qu’en 1985, il est choisi par les conseils du travail régionaux pour les représenter à titre de vice-président au sein du bureau de direction de la FTQ.
Enfin, on ne peut passer sous silence le fait qu’en 1992, bien que la FTQ ait soutenu sa candidature comme vice-président du Congrès du travail du Canada (CTC), le poste a été confié à un autre candidat. Très mal reçu, ce précédent a cependant valu à la FTQ, son autonomie par rapport au CTC.
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