Françoise David
Série : Les Militantes / Les Militants |
Pour bien du monde, il est normal que Françoise David, féministe et outremontoise, ait vécu un parcours aussi exceptionnel, notamment en tant que présidente de la Fédération des femmes du Québec ou co-fondatrice de Québec Solidaire.
N’est-il pas naturel, lorsqu’on descend d’un lignage illustre, d’en continuer la marque ? Père fondateur de l’Institut de cardiologie de Montréal, tante à l’origine de l’Hôpital Marie-Enfant, mère romancière, grand-mère co-fondatrice de l’Orchestre Symphonique de Montréal, grand-père ministre très influent, autre grand-père créateur de l’École des Beaux-Arts, sans oublier cet arrière grand-père député, écrivain, historien, cette soeur ministre, ce frère producteur à Hollywood et tutti quanti.
S’il est possible que des prédispositions génétiques aient pu aider Françoise à devenir cette autre David médiatisée, il est plutôt certain qu’elle se soit hissée à ce niveau par analyse personnelle, solidarité, empathie, générosité, clarté verbale et, faut-il le dire, allure sympathique. C’est tout cela qui explique pourquoi cette grande militante a gagné le Débat des chefs aux élections québécoises de 2012.
Compléments à l’émission
Féministe en quête de justice sociale, bâtisseuse infatigable de l’espoir
Tout le monde connaît Françoise David et, généralement, tout le monde l’aime, même si on ne partage pas sa quête de justice sociale. Au pire on l’accusera d’avoir saboté le Parti Québécois et la cause souverainiste. Au mieux, on encensera son implication quotidienne auprès des victimes sociétales, dont les femmes.
On aime Françoise David parce qu’elle dit les «vraies affaires». Parce qu’elle le fait dans un discours articulé, dans un style agréablement dépouillé de l’épeurante réthorique masculine, dans une présentation décorée du sourire le plus accrocheur au monde, avec une voix féministe issue d’années de militance auprès des plus démunis, principalement des femmes moralement, socialement, économiquement et juridiquement maltraitées. C’est cette synergie formidable qui lui a fait gagner le débat des chefs aux élections québécoises de 2012.
Il est vrai qu’au terme de son implication comme organisatrice populaire, syndicaliste, porte-parole féministe ou politicienne au service de la justice égalitaire, cette femme médaillée et honorée entend ralentir son train. Par contre, assure-t-elle, elle va continuer à s’investir dans des causes fondamentales dont l’environnement, l’iniquité électorale et l’inclusivité nationale, sans pour autant négliger son rôle de grand-maman.
Commentez cet article