André Laurin
Série : Les Militantes / Les Militants |
Dans les années 60 et 70, André Laurin a changé la CSN pour en faire cette centrale ouverte sur la réalité socioéconomique des non-syndiqués. On lui doit les ACEFs, l’Aide juridique, des dizaines de caisses d’économie, etc. Il fut le labo ayant permis la mise en chantier du Deuxième front. Un monument de la sociale-démocratie québécoise qui nous a quitté le mardi 2 décembre 2014 à l’âge de 88 ans.
Compléments à l’émission
Visionnaire en amont du «Deuxième front»
Détourné de sa carrière musicale par la maladie, André Laurin se lance dans le dépannage budgétaire et, en 1962, devient conseiller syndical à la CSN, où, en quelques années, il réussit à libérer des centaines de familles ouvrières de l’emprise des compagnies de finance.
Fidèle de Jean Marchand et Marcel Pepin, il fonde quelque 83 caisses d’économie. Qui plus est, il est à l’origine de l’Aide juridique, des ACEF et de l’Assurance-automobile.
Ses réalisations accomplies pour le compte de la CSN vont toutes servir à l’écriture du «Deuxième Front» et «Ne comptons que sur nos propres moyens», des rapports moraux que publiera Marcel Pepin à partir de 1968.
Le dévouement constant d’André Laurin envers les travailleurs et les gagne-petit lui ont valu divers honneurs sociétaux. Par exemple, en 2012, il a été institué chevalier de l’Ordre national du Québec et en juin 2014, l’Université Laval lui a remis un doctorat honorifique.
Au sujet de ces personnages extraordinaires que l’on peut qualifier de «monuments» ou, comme on préfère le dire chez nos voisins du sud, de «légendes», il arrive que l’on dise qu’ils sont «simples», emphatiques et à l’écoute d’autrui, qu’ils aiment faire preuve de reconnaissance et qu’ils sont aux antipodes de la pédanterie, de la suffisance et de la vantardise. En un mot, il arrive que l’on dise de ces gens qu’ils sont de commerce agréable.
C’est justement le cas d’André Laurin, un altruiste de longue date à qui la société québécoise doit beaucoup et que je me considère privilégié d’avoir pu interviewer. Docteur honoris causa, médaillé de ceci et de cela, cet homme que rien ne semble avoir pu abattre est, de surcroit, un des meilleurs ambassadeurs que la CSN n’a jamais eu.