André Choquette
Série : Les Militants / Les Militantes |
Il y a dix ans, une des premières histoires que la toute jeune Ferrisson a tenté de raconter, a été celle de la grève de 1974-1975 chez Pratt & Whitney, mieux connue à l’époque sous le nom de United Aircraft. Pourquoi ? Parce que tout était en place pour accrocher solidement l’attention: direction passéiste aux manoeuvres anti-ouvrières, complicité gouvernementale, voire judiciaire, embauche de briseurs de grèves (ce qui garantissait la violence) et de gardes peu portés vers l’empathie. Mais aussi, face à cela, résistance d’un syndicat (Section locale 510 des Travailleurs Unis de l’automobile – TUA – aujourd’hui Unifor) épaulé par une solidarité multi-organisationnelle, climat social favorable et, surtout, action journalière de leaders syndicaux bien articulés et bien soutenus tels Jean-Marie Gonthier, décédé récemment, et André Choquette.
Gonthier nous a livré l’essentiel de cette lutte dès notre première saison de production. Pourtant, deux ans plus tard, nous reprenions le récit, cette fois avec le regretté Robert Dean qui en tant que négociateur, puis directeur québécois des TUA, avait conseillé le syndicat tout au long de cette histoire.
Or, aujourd’hui, nous revoici avec un troisième essai. Cet « acharnement » pourrait toujours s’expliquer par la grande conséquence de ce conflit qui a été la promulgation de trois lois sociales-démocrates venant modifier le code du travail québécois: imposition urbi et orbi de la Formule Rand, interdiction du recours aux scabs et protection des grévistes lors d’un retour au travail. Mais la vraie raison est André Choquette, un homme d’apparence taciturne et calme, considéré aujourd’hui comme incontournable dans cette saga, qui, jusqu’ici, avait fuit les caméras, sauf en 1990 alors qu’il avait collaboré avec son ami Guy Bisaillon dans une vidéo appartenant aux TUA/TCA (devenus Unifor).
Il y a effectivement consensus sur le fait que ce fils du Sud-Ouest de Montréal a su intelligemment diriger la colère syndicale (en évitant le pire), incluant le violent chapitre des 56 « Charlie », épisode qui a su déshonorer les forces policières et entraîner la fin du conflit. Mais quelle fin ! On peut parler de gains socioéconomiques pan-québécois. En 1976, le Parti Québécois chassait les Libéraux du pouvoir et, un an plus tard, passait ses lois pro-ouvrières. Mais en 1975, le prix à payer pour André Choquette et la moitié de ses « Charlie » avait été énorme. Ils avaient été battus par la police du commandant Ferdinand Dubé, emprisonnés par la justice de Jérôme Choquette et congédiés par la multinationale américaine.
Bref, 47 ans après les événements (et 32 ans après la vidéo syndicale dont nous présentons des extraits dans cette émission-ci), voici le récit complémentaire d’un grand militant, André Choquette.
Merci à la section locale 510 d’Unifor (anciennement TUA puis TCA) pour leur soutien.
Bon visionnement !
Compléments à l’émission. Cliquez sur les vignettes.
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